Cela ne vous aura pas échappé, les tarifs de l’électricité connaissent une hausse moyenne de 18 %, depuis le 1er janvier 2024, dans notre canton.
Selon les SIG, cela est dû à la forte augmentation des prix de l’électricité sur les marchés, ainsi qu’à l’introduction d’un nouvel élément dans la facturation : la réserve d’électricité mise en place par le Conseil fédéral pour garantir l’approvisionnement. L’énergie électrique est au centre des préoccupations de notre pays. Le 9 juin 2024 verra le peuple suisse se prononcer sur la loi fédérale visant à garantir un approvisionnement électrique sûr grâce aux énergies renouvelables. Cette loi, adoptée en septembre dernier par le Parlement pour mettre en œuvre la Stratégie énergétique 2050, cherche à développer la production d’électricité à long terme.

Elle facilite la construction de grandes installations hydrauliques, solaires et éoliennes, désormais considérées d’intérêt national, afin de répondre aux besoins croissants en électricité, notamment pour l’industrie et les véhicules électriques. La Fondation Franz Weber, épaulée par d’autres organisations, a déposé un référendum contre. Ils critiquent la priorité donnée à l’exploitation au détriment de la protection de la nature et du paysage. Le gouvernement et le Parlement soutiennent que les avantages de la loi l’emportent sur les inconvénients, notamment en renforçant la sécurité énergétique hivernale et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. La loi vise également à exploiter le potentiel des installations solaires existantes tout en assurant une planification appropriée des grandes installations énergétiques. Elle n’entraînerait aucune nouvelle taxe pour les consommateurs finaux.

Si vous souhaitez vous faire une idée sur la question, cliquez ici.
Pour connaître les arguments des opposants à la loi, cliquez ici.

Connaissez-vous la situation énergétique de notre canton ?
Je propose de vous en faire un court résumé : à Genève, nous sommes dépendants de l’importation d’électricité des pays voisins, surtout en périodes hivernales. Notre production locale répond à 30 % de nos besoins. Elle se répartit comme suit :
– 77 % provenant de l’hydraulique genevois.
– 11 % du solaire photovoltaïque
– 12 % de l’incinération des déchets
– Le reste, soit 70 %, doit être importé en raison de l’insuffisance de la production locale pour répondre à la demande totale, selon les données de l’Office cantonal de l’énergie.

Et celle de la Suisse ?
En Suisse, les combustibles pétroliers et les carburants représentent 43 % de la consommation, suivis de l’électricité (26 %) et du gaz (15 %). Les ménages et les transports sont les principaux consommateurs, représentant un tiers chacun, tandis que l’industrie et les services représentent moins d’un cinquième chacun.
La Suisse importe essentiellement son pétrole brut du Nigeria, des États-Unis et de la Libye, avec une seule raffinerie à Cressier (Neuchâtel) couvrant un quart des besoins nationaux. Elle se fournit en gaz naturel sur les marchés allemand, néerlandais, français et italien, tous étant des États membres de l’Union européenne. Notre partenaire majeur pour l’approvisionnement en gaz, Gaznat, et l’industrie gazière suisse n’ont aucun contrat direct avec la Russie.
Avec 682 centrales hydrauliques, la Suisse produit environ deux tiers de son électricité totale, possédant la plus forte densité de barrages au monde, dont la Grande-Dixence, qui alimente l’équivalent de 500 000 ménages. La production se répartit entre les centrales hydrauliques (62 %), les centrales nucléaires (29 %), les centrales thermiques conventionnelles et les énergies renouvelables (9 %).
Malgré les excédents exportés en été, la Suisse doit importer presque autant d’électricité pendant les mois d’hiver. Avec sa stratégie énergétique 2050, elle vise la neutralité climatique en réduisant sa dépendance au nucléaire et en augmentant sa part d’énergies renouvelables à environ 28 % en 2021.

Marc Baud : Satisfaire nos clients sans prétériter l’environnement
Avec ce bref panorama énergétique de notre nation, j’espère vous avoir apporté quelques informations supplémentaires sur ce sujet crucial à propos duquel chacun d’entre nous se prononcera dans l’intimité des bureaux de vote.

Souvenons-nous qu’ensemble, nous avons le pouvoir de façonner un avenir plus propre, plus résilient et plus prospère pour la Suisse.

Miguel Pedro
Associé Marc Baud SA